Mon intervention sur la commission d’enquête organisation groupuscules et manifestations illicites violentes

Le lien de mon intervention : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/deputes/PA794930

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« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »

Si La France n’a pas inscrit expressément la liberté de manifester dans sa Constitution, elle la consacre en liberté fondamentale à partir de cet article 11 de la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen et a démontré par son histoire son attachement indéfectible, presque charnel, à ce droit fondamental.

Mais aujourd’hui, ce droit fondamental est remis en cause dans notre pays. Il est remis en cause par des casseurs, par des pillards, par des hommes qui n’expriment aucune idée, aucune opinion, mais dont le seul objectif est d’anéantir l’ordre public : s’en prendre à nos forces de l’ordre, ultime rempart de notre République, quitte à les tuer, détruire les biens d’autrui, vandaliser nos biens communs, brûler nos mairies, maillons territoriaux de nos institutions.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : au cours du mois de mars, des regroupements, des manifestations déclarées ou non, interdites ou non, furent le théâtre d’une violence injustifiable. En moins de 15 jours seulement, sur la deuxième quinzaine de mars, ont été recensés dans notre pays 114 actes de vandalismes contre des permanences politiques ou parlementaires, 128 actes de vandalismes contre des bâtiments publics, 2 179 incendies volontaires. Sur cette même période, 891 policiers et gendarmes affectés au maintien de l’ordre ont été blessés, parfois très gravement et je tiens à cette occasion à leur faire part de tout mon soutien.

Le 25 mars dernier, lors du rassemblement interdit par la Préfecture à Sainte-Soline, c’est 1 000 personnes ultraviolentes qui firent 47 blessés parmi les forces de l’ordre, 17 parmi les manifestants et 3 parmi les journalistes. Je leur adresse également à tous mes vœux de bon rétablissement.

Ces violences ont perduré durant les rassemblements et manifestations du mois d’avril.

Le 1er mai enfin, ce n’est pas moins de 406 gendarmes et policiers qui furent blessés et nous avons encore tous en mémoire les images de ce jeune policier de 28 ans, ciblé par un cocktail molotov et brûlé vif, auquel je tiens à adresser d’une part mes remerciements pour son engagement à garantir l’ordre public dans notre pays, et d’autre part à lui transmettre mes vœux mon soutien à lui et à ses proches.

Les auteurs de ces actes, ne sont en aucun cas assimilable à ceux qui exercent leur droit légitime à exprimer par la manifestation des revendications politiques.

Mais sous couvert du droit de manifester, fort de l’anonymat que leur offrent les manifestants, espérant l’impunité et l’instauration d’un chaos généralisé, ces groupuscules violent toutes les règles les plus fondamentales de notre République et in fine entravent l’exercice serein et apaisé du droit de manifester de nos concitoyens.

Dans un régime démocratique, ces violences sont inacceptables et rien, je dis bien rien, ne peut justifier de tels actes.

La proposition de résolution soumise à notre assemblée vise à permettre la création d’une commission d’enquête permettant de mieux comprendre le fonctionnement et la structuration de ces mouvements séditieux afin de permettre à nos services de polices et de renseignement de mieux les combattre : comment sont-ils organisés et coordonnés ? comment sont-ils financés ? bénéficient-ils de soutien ? Lesquels ?

Cette commission nous permettra en outre à nous, législateurs, de mesurer la pertinence et l’efficacité de notre arsenal législatif et d’évaluer la nécessité le cas échéant de l’adapter pour faire face à ce fléau démocratique.

Pour faire justement toute la lumière, deux amendements votés en commission des lois permettront en outre d’étendre le champ d’investigation de cette commission.

Sur le plan temporel d’abord, afin d’étendre le champ de la commission d’enquête à la veille de son examen en commission, soit jusqu’au 3 mai, permettant d’inclure les graves et nombreuses violences qui se sont déroulées à l’occasion des manifestations du 1er mai.