Mon discours lors du rassemblement pour l’Artsakh à Paris organisé par le CCAF (27/09/2023)

Mon discours en vidéo ci-dessous.

Transcription de mon discours, ci-dessous :

Imaginez la capacité de ces hommes qui venaient de subir neuf mois de blocus, qui avaient vu la veille qui avaient vu la veille arriver quelques camions humanitaires et qui désormais se retrouvaient sous les bombes sous les drones, sous les tirs de l’aviation et de l’artillerie azerbaïdjanaise. Alors, ce qui devait arriver arriva. Et bien sûr que ces hommes et ces femmes affamés, affaiblis, abandonnés ne pouvaient pas résister très longtemps. Et aujourd’hui, ils sont en train de sauver leur peau s’ils le peuvent. C’est très juste. Parce qu’aujourd’hui, l’urgence, c’est l’urgence humanitaire. Mais je crois aussi, et c’est un message politique que nous adresserons au Président de la République et au Quai d’Orsay, l’urgence, c’est aussi d’éviter les otages politiques.

Puisque l’on constate, et on ne le dit pas suffisamment, que l’Azerbaïdjan est en train d’arrêter tous les hommes et toutes les femmes, leurs familles qui ont pris des responsabilités politiques au sein de la république d’Artsakh. C’est totalement inacceptable.

Et ce matin, l’ancien ministre d’Etat du Haut-Karabakh, de la République d’Artsakh, Ruben Vardanyan, un homme qui a tout quitté pour aller vivre en Artsakh, pour sauver, pour aider, pour construire l’Artsakh a été arrêté à la frontière arménienne. Alors ce message là, il va falloir le porter au plus haut des autorités françaises, mais aussi autour de vous, autour de nous.

Le second combat, et je parle bien de combat, c’est un combat politique pour protéger l’Arménie, pour protéger les frontières et l’intégrité territoriale de l’Arménie. Parce que là encore, il n’y a pas de surprise. Hier ou avant hier, Erdogan et Aliyev étaient dans le Nakhitchevan. Et qu’ont-ils dit dans le Nakhitchevan ? Ils ont dit, la prochaine étape, c’est de récupérer le Syunik. Pourquoi récupérer ? Parce qu’ils inventent une histoire en expliquant que le Syunik a été donné par l’URSS à l’Arménie. Ils n’ont honte de rien. Il ne reculent devant aucun mensonge éhonté.

Et aujourd’hui ils ont annoncé la couleur. On sait quelle est la suite. La suite, c’est l’Arménie. La suite, c’est le Syunik et le combat aujourd’hui, c’est de ne pas abandonner l’Arménie.

Alors je sais, je sais que vous êtes abattus. Je sais que vous vous sentez abandonnés. Je sais que vous croyez que c’est un combat perdu d’avance. Mais il n’y a pas de combat perdu d’avance. Il n’y a que des combats qu’on ne mène pas. Et donc dans ce combat, moi même et les collègues Députés du groupe d’amitié France Arménie, les Sénateurs qui sont ici, les autres élus, je sais qui nous soutiendrons, qu’ils partagent cette préoccupation.

À mon avis, deux priorités. Une première priorité, est de permettre à l’Arménie de se défendre, de permettre à l’Arménie de défendre ses frontières. Mon collègue qui est ici, Didier Parakian, interrogeait hier en commission des Affaires étrangères, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, sur la possibilité d’envoyer, de soutenir l’Arménie et de lui permettre d’acquérir ou de récupérer ou de donner des systèmes militaires de défense. Le ministre des Armées n’a pas du tout écarté cette option. Bien au contraire. Il a expliqué dans sa réponse, et elle est publique, vous la trouverez sur internet, qu’il est en discussion assez régulière avec le ministre de la Défense d’Arménie, et qu’aujourd’hui il travaille à aider l’Arménie sur le plan de sa défense militaire.

C’est un combat, messieurs-dames, que nous pouvons gagner. On ne va rien lâcher.

Ce point est essentiel. Le second point, et j’ai des collègues ici j’imagine qui le développeront aussi après. C’est un combat pour mettre Aliyev face à ses responsabilités.

Aliyev est un criminel, Aliyev est un génocidaire et un criminel doit être puni. Aujourd’hui, il convient absolument de sanctionner sur le plan personnel les membres du clan Aliyev, mais il convient aussi, et des échéances électorales vont arriver messieurs-dames, il convient aussi de mettre un terme au contrat de la honte, au gaz de la honte, parce que ces contrats, non seulement financent les armes qui tuent les Arméniens d’Artsakh, mais par ailleurs, ce que peu de gens disent et ce que nous devons répéter inlassablement, c’est que ce gaz soi disant azéri est en fait du gaz russe.

En novembre 2022, l’Azerbaïdjan a conclu des accords avec la Russie pour des importations de gaz, officiellement pour des raisons pour des motifs intérieurs. Nous savons tous qu’il n’en est rien et nous savons tous que finalement ces contrats de gaz conclus par Ursula von der Leyen, non seulement financent des armes pour tuer les Arméniens, mais par ailleurs ont pour effet de neutraliser les sanctions.

Ces contrats-là, ce sont des contrats de la honte. Et en juin prochain, messieurs-dames, il y a des élections européennes. Ce sujet là, c’est notre responsabilité. C’est votre responsabilité d’en faire un sujet de campagne.