J’ai participé le dimanche 28 avril, à Jonage et à Meyzieu, à la journée nationale du souvenir de la déportation. Ces deux cérémonies furent l’occasion de rendre hommage à deux résistants de notre territoire, morts pour la France : Henri Lebrun et Marcel Bertone.
Veuillez trouver ci-dessous la vidéo du discours que j’ai prononcé à Meyzieu pour l’occasion. Vous trouverez, sous la vidéo, la transcription de ma prise de parole de Jonage, intervenue le même jour.
Transcription de mon discours à l’occasion de la journée nationale du souvenir des victimes de la déportation, à Jonage, le 28 avril 2024.
Seul le prononcé fait foi.
Monsieur le maire, Lucien Barge,
Monsieur le président des Anciens combattants, cher Monsieur Lajous,
Monsieur le représentant de la Fédération Nationale des Déportés Internés Résistants Patriotes, Jean CURIAL,
Mesdames et messieurs les portes drapeaux,
Mesdames et messieurs les responsables associatifs,
Mesdames, Messieurs,
J’aimerais avant tout saluer l’engagement sans faille de la Fédération Nationale des Déportés Internés Résistants Patriotes, qui nous honorent de leur présence aujourd’hui.
Se qualifiant eux même de ‘passeur de mémoire’, c’est bien là tout le poids de leur action : faire prospérer les mémoires, pour que plus jamais l’indicible ne se reproduise.
Il est des jours graves, mais qui sont essentiels,
Il est des horreurs que l’on préférerait taire, mais dont les cris sont trop stridents pour être ignorés,
Il est de notre devoir de ne jamais oublier et d’enseigner la réalité et les ressorts des pages les plus sombres de notre histoire aux nouvelles générations, c’est là tout le sens de notre rassemblement en cette journée nationale de commémoration de la déportation.
Louis Aragon a écrit :
« Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas ». (La Rose et le Réséda, Louis Aragon)
Qu’ils se soient battus contre la barbarie et l’oppression,
Ou qu’ils aient simplement eu à subir leur naissance,
Les déportés ont toutes et tous subi la pire des offenses à l’humanité.
Pour la France seulement, ce sont plus de 160 000 victimes du système répressif nazi, déportés avec la complicité du régime collaborationniste de Vichy.
Depuis Drancy jusqu’à Mauthausen ou Auschwitz.
Parqués dans des camps, dans des conditions insalubres, indignes, inhumaines, réduits en esclavage, pour les plus malheureux d’entre eux conduits aux chambres à gaz et à une mort inéluctable.
Qu’elles soient victimes de leur combat politique, ou victimes de la folie humaine, de la xénophobie, du racisme, de l’antisémitisme, l’oppresseur a tenté d’anéantir leur humanité,
Par notre présence en ce jour, nous réaffirmons justement leur humanité et nous lançons un appel à ce que jamais de tels crimes ne puissent se reproduire.
Des victimes, il faut aussi se souvenir des héros, des fusillés du Mont Valérien.
Né en 1913, Gendarme et père de deux enfants, Henri Lebrun participe à la résistance. Il est arrêté le 20 juin 1943 par la gendarmerie de Meyzieu puis remis à la Gestapo et déporté au camp de Buchenwald où il décédera en mars 1945. Le destin de ce militaire, dont le courage et l’abnégation ont été salués, nous oblige.
De son sacrifice, la patrie lui sera infiniment reconnaissante,
Par son sacrifice, il montre que tout un chacun dispose d’un choix : celui de se battre pour nos valeurs et la dignité humaine, pour la liberté et la fraternité.
La grandeur du bien en réponse à la banalité du mal.
Pour conclure, je voudrais insister sur l’importance du devoir de mémoire dans le moment tout particulier que nous sommes en train de vivre.
Commémorer les vies perdues et les combats des héros tombés,
Rappeler à ceux qui n’ont pas connu ces épisodes – et ils sont de plus en plus nombreux – que l’homme est capable du meilleur comme du pire, que dans les moments décisifs de l’Histoire – tels que ceux que nous connaissons de nouveau – nous avons toujours le choix de sauver notre humanité.
Il est en notre pouvoir de Reprendre le combat de Ces hommes et de ces femmes, français, immigrés, étrangers, de toutes les opinions et confessions, qui ont donné leur vie pour défendre une France libre et fraternelle en écrasant les régimes totalitaires qui reproduisent les ignominies du passé,
Réagir maintenant alors que les ténèbres se reforment, réagir maintenant avant qu’il ne soit trop tard.
Au temps où les totalitarismes ne cachent plus leur volonté expansionniste et menacent tous les hommes libres,
Servons-nous de ce jour pour se remémorer et tirer des leçons du passé.
Faisons le choix de l’unité, de la fraternité, de la paix, faisons le choix de l’effort, de la résistance et du combat contre ces semeurs de haine et d’oppression car c’est notre héritage.
Vive la République, et Vive la France.