Question N° 7951 – Prévention de la pédophilie

Mme Sarah Tanzilli attire l’attention de Mme la secrétaire d’État auprès de la Première ministre, chargée de l’enfance, sur l’évaluation du dispositif S.T.O.P (Service Téléphonique d’Orientation et de Prévention) relatif à la prévention de la pédophilie en France. En 2021, la Fédération française des centres ressources pour les intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles (FFCRIAVS) a mis en place un numéro unique (0 806 23 10 63) afin d’orienter les personnes qui font état de pulsions sexuelles à destination des mineurs vers des professionnels de santé, dans un objectif de prévention des violences sexuelles sur mineurs. Ce projet innovant complète l’arsenal répressif actuel en développant le volet préventif de la lutte contre la pédophilie. En Allemagne, ce type de dispositif existe déjà depuis près de quinze ans et a su faire ces preuves. Plus de 10 000 Allemands ont appelé la ligne téléphonique dédiée et plus de 1 500 d’entre eux ont entamé une thérapie à la suite de cet appel. En France on estime que 160 000 enfants sont victimes chaque année d’abus sexuels. D’après l’étude « Face à l’inceste », 6,1 millions de personnes soit 10 % de la population française affirment avoir été victime d’inceste durant leur enfance. L’auteur des violences sexuelles serait connu de la victime dans 68 % des cas lors d’agressions sexuelles et 83 % en cas de viols (ONDRP 2019). Enfin, les études font état de 5 à 20 % de pédophiles au sein de la population générale. La prise en charge psychiatrique effective de ces personnes pédophiles, en amont d’un passage à l’acte, s’avère donc nécessaire pour faire diminuer le risque qu’ils font porter sur la société et sur les enfants. Ainsi, Mme la députée souhaiterait connaître les modalités d’évaluation de ce dispositif, depuis sa mise en application. En outre, elle aimerait savoir combien de personnes ont appelé ce numéro sur l’ensemble du territoire. Quelle orientation thérapeutique ou médicamenteuse leur a été proposé ? Comment le bon suivi de ces orientations est-il assuré ? Enfin, elle souhaite savoir quel a été l’impact en matière de passage à l’acte des personnes suivies.